1. Soutien militaire et stratégique du Rwanda au M23

Un rapport confidentiel d’experts des Nations Unies, soumis au comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU pour le Congo début mai 2025 et bientôt publié, établit que le régime de Kigali exerce un contrôle direct sur les rebelles M23 dans leur avancée dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Source : https://www.reuters.com/world/africa/rwanda-exercises-command-control-over-m23-rebels-say-un-experts-2025-07-02/

Ce soutien vise à obtenir une influence politique et à s’emparer de territoires riches en minerais, notamment le coltan, essentiel à l’industrie mondiale.

  • Formation et équipement : Le Rwanda a fourni aux recrues M23 des équipements et une formation militaire notamment dans ses centres de Gabiro, Nasho et Gako, et a déployé des équipements sophistiqués, y compris des « systèmes de haute technologie capables de neutraliser les moyens aériens ».

Ces moyens ont conféré au M23 un « avantage tactique décisif » face à une armée congolaise affaiblie.

  • Prise de contrôle territorial : Depuis janvier 2025, le M23 a capturé les deux principales villes de l’est de la RDC, Goma et Bukavu, consolidant son emprise sur le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

Le Congo, l’ONU et les puissances occidentales accusent le Rwanda d’alimenter cette offensive par l’envoi de troupes et d’armes.

  1. Exploitation illégale des ressources

Les minerais stratégiques, tels que l’or et le coltan, sont acheminés illégalement vers le Rwanda via des réseaux impliquant des individus liés à l’armée rwandaise et au Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir.

Cette exploitation de type politico-mafieuse s’inscrit dans une logique de pillage économique, où le M23 sert de proxy pour sécuriser l’accès aux ressources de la RDC, renforçant ainsi les intérêts financiers et politiques du régime de Kigali, ce qui lui permet notamment d’acheter des loyautés.

  1. La fable des « mesures défensives » contre les FDLR

Le Rwanda nie officiellement tout soutien au M23, affirmant que ses interventions en RDC visent à contrer les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Cependant, le rapport de l’ONU dément cette justification :

  • Objectifs réels : Les experts affirment que le soutien militaire rwandais au M23 n’a pas pour objectif principal, voire aucun objectif, de neutraliser les FDLR.

Loin d’être défensives, ces actions visent la « conquête de territoires supplémentaires » riches en ressources.

  • Preuves du désintérêt rwandais pour les FDLR :

Malgré l’efficacité du M23 dans l’annexion de facto des provinces du Nord et du Sud-Kivu, les FDLR n’ont pas été éliminées.

Si leur élimination avait été l’objectif du M23/Inkotanyi, les FDLR, qui ne représentent déjà pas une véritable force, auraient complètement disparu.

Cela démontre que la lutte contre ce groupe n’est qu’un prétexte pour masquer les ambitions expansionnistes du Rwanda-Inkotanyi, qui ne veut surtout pas éliminer la prétendue menace « existentielle » des FDLR, qui constitue un prétexte de choix pour justifier son occupation.

  1. Une logique de géocriminalité

Le régime politico-mafieux du FPR-Inkotanyi s’inscrit dans une dynamique de géocriminalité, utilisant le M23 comme un instrument pour piller les ressources de la RDC et consolider son pouvoir régional.

La loyauté ethnique tutsi permet à la pieuvre Inkotanyi d’étendre son influence.

Cette stratégie s’accompagne d’une répression transnationale visant à faire taire les critiques à l’étranger :

  • Répression transnationale : Des rapports décrivent les activités du Rwanda comme un système de répression transnationale, incluant la diffusion de fausses informations à Interpol pour cibler les dissidents.

Les tribunaux français peuvent être très facilement instrumentalisés tant l’obtention de faux témoignages est une pratique aisée au Rwanda où tout objecteur à ce type de pratique s’expose à la mort ou à celle de ses proches.

Source : https://globalinitiative.net/analysis/rwanda-drc-peace-deal-m23-organized-crime-geocriminality/

Parallèle historique : Les agissements du FPR rappellent ceux du royaume Nyiginya, connu pour son culte de la violence, son expansionnisme et sa glorification du militarisme, même si Rwabugiri perdit in fine les territoires conquis.

Les « mesures défensives » évoquées dans les accords ne sont qu’un habillage sémantique visant à dissimuler des ambitions impérialistes et colonialistes.

  1. La « menace existentielle » : un prétexte fallacieux

Le Rwanda justifie son intervention en RDC par la prétendue « menace existentielle » des FDLR.

Ce narratif est contredit par plusieurs éléments :

  • Dynamiques locales des FDLR : Les activités des FDLR en RDC sont principalement motivées par le contrôle des ressources locales et leur survie, et non par une volonté de reconquérir le Rwanda et encore moins par des buts idéologiques.

Contrairement au FPR qui, en 1990, représentait un réel danger pour le Rwanda depuis sa base ougandaise avec le soutien ougandais et anglo-saxon, les FDLR ne constituent pas une menace existentielle pour Kigali.

  • Façade honorable : L’inclusion de la notion de « menace existentielle » dans les discours et accords officiels n’a qu’un seul objectif :
  • offrir une légitimité de façade au régime rwandais, accusé de pratiques criminelles, tout en évitant un affichage trop voyant de ses visées impérialistes et annexionnistes.

6. Conclusion : une entreprise impérialiste déguisée

L’occupation des provinces du Nord et du Sud-Kivu par le M23, soutenue par le Rwanda, ne répond pas à des impératifs défensifs, mais à une stratégie d’annexion territoriale et d’exploitation économique.

Le régime FPR-Inkotanyi, loin de chercher à éliminer les FDLR, utilise leur présence comme un prétexte pour justifier son expansionnisme et son pillage des ressources congolaises.

Cette géocriminalité, combinée à des tactiques de répression transnationale, révèle la véritable nature impérialiste et mafieuse d’un régime qui s’appuie sur des proxies comme le M23 et la répression transfrontalière pour asseoir son hégémonie régionale.