Certaines idées de Sophia Chikirou n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale. 

Son idée de « créolisation » de la langue française est une aberration intellectuelle qui trahit la mission culturelle de la France et menace l’universalité de sa langue.

Loin d’enrichir le français, cette vision dilue son essence et détourne la France de son rôle : faire rayonner une langue précise, riche et universelle, capable de traduire toutes les nuances de la pensée humaine. 

À l’inverse de cette idéologie, l’Académie française, aujourd’hui sous-exploitée, devrait être le fer de lance d’une ambition autrement plus noble : enrichir le français par la création de mots nouveaux, en collaboration avec des scientifiques, des linguistes et des penseurs du monde entier.

Une langue française appauvrie par manque d’ambition

Contrairement à une idée répandue, le français n’est pas toujours aussi riche qu’on le prétend.

Prenons l’exemple du terme «islamophobie». 

Ce mot, galvaudé et ambigu, est utilisé pour désigner à la fois la peur de l’islam, la peur des musulmans, la critique de l’islam ou même la haine des musulmans. 

Cette confusion lexicale est dangereuse : elle brouille le débat et empêche une pensée claire. 

La langue française doit au contraire viser la précision.

La liberté de critiquer une religion ou d’en avoir peur est légitime, mais haïr des individus pour leurs croyances est inacceptable. 

Pourquoi n’existe-t-il pas des termes distincts pour ces notions ? 

L’Académie française devrait répondre à ce défi en créant un vocabulaire qui reflète les complexités du monde contemporain.

Une mission pour l’Académie française : enrichir, pas créoliser

L’Académie, loin de se contenter de préserver un patrimoine figé, doit devenir un laboratoire de création linguistique. 

Elle devrait travailler avec des scientifiques, des philosophes, des sociologues et des experts des langues étrangères pour identifier les concepts émergents à travers le monde – ceux qui naissent dans les sciences, les cultures ou les nouvelles technologies – et leur donner une expression en français. 

Par exemple, l’anglais a popularisé des termes comme « serendipity » (trouver quelque chose par heureux hasard) ou « mindfulness » (pleine conscience), qui n’ont pas d’équivalents exacts en français. 

Plutôt que d’emprunter servilement ces mots, la France devrait les franciser ou inventer ses propres termes, comme elle l’a fait par le passé avec « ordinateur » pour remplacer « computer ».

La langue est le véhicule de la pensée.

Sans mots précis, sans tournures riches, la pensée s’atrophie, et avec elle, la capacité à communiquer des idées complexes. 

La mission de l’Académie devrait être d’imposer le français comme une langue universelle, capable d’exprimer toutes les nuances de la pensée humaine, sans céder à la simplification ou à l’appauvrissement.

La « créolisation » de Chikirou : une idée régressive

L’idée de « créolisation » prônée par Sophia Chikirou est profondément régressive. 

Elle suggère un métissage linguistique anarchique, où le français s’hybriderait au point de perdre son identité et sa rigueur. 

Cette vision, sous couvert d’ouverture, risque de dissoudre la langue française dans un mélange informe, où elle perdrait sa capacité à structurer la pensée avec clarté. 

La France ne doit pas diluer son héritage linguistique, mais l’enrichir en intégrant intelligemment des concepts étrangers, en les francisant avec audace et créativité.

Chikirou, en défendant son idéologie anti-France, semble méconnaître la puissance d’une langue forte et structurée. 

Son discours, souvent populiste, reflète une vision opportuniste qui sacrifie l’ambition culturelle de la France sur l’autel d’une idéologie mal définie. 

Une telle approche est indigne d’une représentante de la nation, dont le rôle devrait être de défendre l’universalité et la richesse du français, non de le fragiliser.

Pour une langue française conquérante

La France doit imposer son vocabulaire, sa grammaire et son orthographe, non par arrogance, mais par ambition. 

Le français doit représenter à la fois l’orthodoxie – une langue rigoureuse et précise – et la créativité – une langue capable d’inventer et d’absorber les concepts du monde entier. 

Cela exige une Académie française réformée, proactive, qui collabore avec le monde scientifique et intellectuel pour faire du français la langue de la pensée universelle.

En somme, loin de la « créolisation » confuse de Chikirou, la France doit faire du français une langue conquérante, riche de mots nouveaux et de tournures précises, capable de nommer le monde dans toute sa complexité. 

C’est ainsi que la langue française restera un outil de pensée, de pouvoir et de rayonnement.